mardi 3 janvier 2017

Vroum

La chair la chair le cri l'avancée le grand pas la course les reins la colonne et les rainures la bruine hurle le vent tempêtent les malédictions couvrent nos efforts couvrent nos caresses et sans repos jamais la respiration jamais l'air frais l'air libre rien ne maintient car tout se fracasse le sol dégueule toutes ces vies crachées toute cette salive et jusqu'au dernier synapse jusqu'au dernier moment l'affalement de l'effigie, le renoncement aux armes, aux armes et tout le reste et le reste au feu et la parole défile son geste dans un défi. Musique musique gravir chaque envolée de peur de tomber funambule sans fil juste son souffle le maintient en l'air, tout là-haut ça paraît loin ça paraît petit et toujours insidieuse la tentation de la chute, son plaisir douteux , et encore et encore l'avancée la chair le cri encore les maudites arcanes les poisseuses incantations nocturnes cette soif de l'arche dégoûtante luisante palpitante encore la tentation de ces entrecroisement où naissent à la fois le monde et ses idées, où l'on se jette comme le fou sur le pare-brise, il y a bien de quoi rire croyez moi restez, rêvons encore un peu, il fait si beau là-dehors derrière les rideaux, ne rompons pas ce silence, restons encore un peu cathartiques restons s'il vous plaît tout s'épuise le ciel s'av

fiche fiches fiche fiches fiche fiches.





Well, se dit il. C'est pas plus mal.

mardi 20 décembre 2016

Toutes petites vengeances.

Oh ils sont beaux, y'a pas. Ils ont l'apparat qu'il faut, ces rats pontes, ces rois parias, les crasseux costardé aux agendas remplis, aux voitures parquées cirées, pas de rayure, alarme automatique assistance 24/24. Ils ont le portefeuille rempli de particules joignables à tout moment, reliés qu'ils sont à leurs garanties rétives, à leurs réseaux graveleux.

Ils sont la voix du speaker et le parleur du talkshow, ils sont à l'antenne et ressassent leurs antiennes sans trève, alors que la guerre là-bas est réelle trop réelle, faut mettre de la douleur coco, faut ressortir la couleur, le gros plan sur ces larmes c'est bien, va parler à cette mère là sur le seuil, le seul encore debout, la seule qui parle pendant que le palais palabre, tous coupables aucune démission, pas de rémission, c'est l'heure de l'émission plateau-télé, alors que la famine est annoncée encore là-bas la peur, ressers-moi du poulet, tu l'as faite comment la purée, purée y'a encore un attentat déjoué, plus chez nous, et l'urne dégueule de toutes les cendres, le score dénonce les scories de ce qui nous attend, un autre attentat déjoué un autre attentat déjoué, nous jouons sans attendre, grand tirage à la télé, le ticket composté, le ticket tiqué, les bonnes cases, les coches, et eux remplissent des cases pour le droit de rester dans nos abris débordés
. Elle pleure encore la mère sur le seuil au milieu des ruines de sables et des gaz et sa famille sous les décombres n'a plus à combler l'angoisse des bombes, et la caméra fixe, fixe le visage, fixe les larmes, jusqu'au lendemain, effacées qu'elles seront par les marées nauséabondes de nos présentateurs, la prochaine tragédie, le prochain élan du cœur, la prochaine vague indignée de confort, notre jugement miséricordieux.

Ressers-moi du poulet, elle est vraiment bonne cette purée.

dimanche 4 décembre 2016

Il paraît que c'est normal, que ça arrive aux alentours de cet âge. Il paraît que les courbes fléchissent un temps, mais hey ! Ca remonte ensuite, aux âges où le reste a plutôt tendance à tomber.  Superbe perspective que de vivre ses dernières années de fermeté enfermé, non ?

Il paraît que Melenchon se propose de sauver la gauche et il paraît que Daesh recule en Irak et en Syrie, il paraît que bientôt le monde sera un peu plus libre de voter Trump et de choisir le suicide plutôt que le reste.

Il paraît que c'est l'hiver, que la lumière tombe plus tôt, qu'elle se confond à la neige lorsqu'il fait tout blanc dehors et que le silence s'installe. Il paraît aussi qu'il fait très froid dehors, et que forcément, l'on pense à ces pauvres dehors, transis.
Il paraît également que les courbes de mortalité grimpent plutôt en été, lorsque les esprits sont en vacances, et que les portefeuilles sont vides, on a été manger une glace accompagnée de gaufres hier à la station, ben c'était un vrai piège à touriste, hein. Ah ben oui, trente balles pour deux glaces et deux gaufres, même pas bonnes, même pas maison, avec même pas de la vraie chantilly, c'est du vol, pardon du mot.

Il paraît que notre président renonce, jette l'éponge avant le deuxième round, il paraît que nous sommes à nouveau menacé d'actes affreux perpétrés par des hydres que nous créons dans nos HLM laboratoire, de vrais caisson de privation, des cages vitrées ouvertes sur le reste, accessibles seulement avec le bon mot de passe. Il paraît que la barbarie se fait ordinaire, que Fillon va remporter la présidentielle, que les femmes n'auront plus le droit d'avorter, que pédés et gouines ne pourront pas adopter, qu'une femme sur deux subira des violences sexuelles, physiques ou verbales durant sa vie, il paraît que les prêtres continuent d'aimer les enfants, mais qu'ils se repentent très fort ensuite, il paraît que le monde ne va pas très bien, c'est très officiel, ils se réunissent chaque année pour nous présenter le tableau de plus en plus noir, regardez bien ces chiffres, ils ne trompent pas notre planète est dans un état lamentable, vous ne pouvez pas nier la vérité. Et pourtant, du haut de sa tour compensatoire, Trump nous dit que ce n'est pas vrai, que c'est dans l'imaginaire fourbe des chinois pour nous envahir un peu plus, substituer nos emplois et notre industrie de leurs ersatz de mauvaise qualité.

Il paraît que nos chaînes de télé appartiennent à des marchands d'armes, on peut douter dés lors de l'honnêteté de ces informations, je ne suis même pas sûr que Trump existe finalement, mais sait-on, je continue dans un coin de la tête à rêver d'un bunker harem et repeupler à moi seul l'univers, avec l'aide bien sûr de nymphes complices que je fantasme à la fois jeunes et expérimentées.

Il paraît que la dépression hivernale existe, que l'humeur chute durant ces mois où l'on ferait mieux d'hiberner, regardez l'ours et le lièvre et le loir, ils passent ces mois glaciaux et nocturnes pépères dans leur petit terrier utérus, ils régressent pour renaître au printemps, et nous, nous préférons le lent pourrissement une année après l'autre, nous préférons rester les yeux ouverts sur l'obscurité, c'est une fierté que de regarder là où il n'y a rien, c'est humain. les animaux, eux roupillent .

Il paraît qu'à Ulan Bator, ils s'en rebattent de toutes ces conneries. Il paraît que je ne vais pas très bien c'est très officiel, regardez bien ces chiffres, admirez les courbes de l'échine qui ploie désormais dans un élan souterrain. Il paraît que tout finit par passer, que la cendre retourne à la terre où dort la graine affamée, que l'arbre finit tout de même par pousser en perçant l'asphalte, vaste perspective de forêts au mileu du bitume, et similairement, il paraît qu'en nous germe l'arbre de la folie libératrice, et qu'il n'attend pour pousser qu'une étincelle de silence au milieu du bruit permanent dedans-dehors.

Il paraît qu'il faut bien vivre, que nous devrons accepter l'austérité costard cravate, il paraît qu'en fermant très fort les yeux et en comptant jusqu'à trois petites pilules, nous pourrons respirer un peu.